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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 20:27

Le parti socialiste doit présenter ses propositions parmi lesquelles figurent le maintien de l'âge légal de départ à la retraite et la retraite choisie.

 

Le projet du Parti socialiste pour la réforme des retraites doit être présenter mardi 18 mai par le premier secrétaire, Martine Aubry.  Les derniers arbitrages portaient notamment sur un système de retraite à la carte ou la "retraite choisie".  François Rebsamen, le sénateur-maire socialiste de Dijon, a donné quelques précisions sur la chaîne Public Sénat, avant l'intervention du numéro un du PS. Il a notamment déclaré que son parti voulait donner "un compte temps à chaque citoyen".
"On ne touche pas à l'âge légal", a-t-il déclaré. En revanche, le PS veut "encourager les choix individuels pour travailler plus longtemps".
Le parti veut "donner un compte temps à chaque citoyen" lui permettant de partir à la retraite plus tard s'il le souhaite "comme cela se fait en Finlande, en Suède".
Avec l'ajout "d'un an de travail volontaire", le sénateur attend "un gain de 10 milliards d'euros".
Un contre-projet pour réponse

Le premier secrétaire du PS avait refusé de dévoiler son contre-projet avant celui du gouvernement qu'elle avait jugé "flou". Pour elle, "le gouvernement n'avance pas dans ses propositions". "Nous comprenons entre les lignes qu'il souhaite comme d'habitude faire payer les salariés et les retraités, mais nous n'avons pas de propositions précises", dit-elle.
"On a travaillé tard hier soir. On a eu ce matin une réunion de relecture qui n'est pas terminée et nous reprenons le travail de lecture", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Le texte devrait faire une "dizaine de pages", a-t-on appris de même source. "Il va peut-être y avoir des achoppements sur la façon de travailler plus longtemps avec l'aile gauche du parti (Benoît Hamon, Henri Emmanuelli...), mais à ce stade, c'est un travail de relecture", a-t-on indiqué.

41,5 annuités à l'horizon 2020 ?

Pour augmenter les recettes, François Rebsamen a également indiqué qu'il fallait privilégier "l'augmentation des cotisations patronales, "un système de pénalisation des entreprises pour celles qui licencient leurs salariés seniors" et "des dispositions de taxation des stock-options et des banques", a encore dit le sénateur.
Sur l'allongement des cotisations, la proposition du député PS Pascal Terrasse "est encore en discussion" mais Martine Aubry "validerait la formule de Ségolène Royal dans Le Monde". La présidente de la région Poitou-Charentes estime que "la modification de la durée de cotisation ne pourrait intervenir qu'en dernière instance".
Pascal Terrasse, expert du PS et membre du COR (comité d'orientation des retraites), qui a planché sur les contre-propositions socialistes, a suggéré un allongement de la durée de cotisation de deux trimestres à 41,5 annuités à l'horizon 2020, contre 41 ans en 2012.
Pour le député et ancien ministre de l'Economie, Michel Sapin, "il se pose à un moment donné la question de savoir si on accepte ou non l'allongement de la durée de cotisations". "Pour la droite, toucher à la durée de cotisation ou à l'âge de départ, c'est le premier geste. Pour nous, la durée de cotisation, c'est le dernier, c'est ce qui vient à la fin et permet de boucler de manière crédible la réforme. Ni une priorité ni un tabou", résume le secrétaire national du PS à l'Economie.
Sur une éventuelle hausse des cotisations, si le PS "la propose, elle n'excéderait pas un point à l'horizon 2020". Sur la taxation des stocks-options et parachutes dorés, "ça paraît acquis". Enfin sur un alourdissement de 0,5% à 1% de la taxe sur la valeur ajoutée que payent les entreprises au profit des collectivités territoriales, évoqué par Le Parisien, "c'est en débat", a-t-on répondu.

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 09:09

Martine_AUBRY.jpgMartine Aubry, première secrétaire du PS, s'est dite "indignée" mercredi de la déclaration de Georges Frêche publiée jeudi dans L'Express sur Laurent Fabius, ancien Premier ministre, une "insulte aux valeurs de la gauche" et a annoncé à l'AFP qu'elle saisirait mardi la direction du PS pour "décider des suites".

Dans un communiqué à l'AFP, la patronne du PS affirme : "La déclaration de Georges Frêche parue ce jour dans L'Express concernant Laurent Fabius est indigne d'un élu de la République et constitue une insulte aux valeurs de la gauche".

"Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème, il a une tronche pas catholique", a déclaré récemment M. Frêche à l'adresse de Laurent Fabius, d'origine juive, selon l'hebdomadaire L'Express à paraître jeudi. Cette déclaration n'a pas été démentie mercredi par l'entourage de l'élu interrogé par l'AFP.

"Je suis indignée par de tels propos. Je saisirai mardi prochain le Bureau national du Parti socialiste pour décider des suites à leur donner", assure Mme Aubry.

Le président sortant du Conseil régional du Languedoc-Roussillon, Georges Frêeche, exclu du PS en janvier 2007 pour dérapages verbaux, a été plébiscité par les militants socialistes pour conduire la liste régionale en mars prochain et la direction du PS ne lui a pas opposé de liste alternative.

Peu auparavant, les Verts avaient condamné des propos "inadmissibles" et "aux relents nauséabonds" de George Frêche, concernant Laurent Fabius en demandant au PS de réagir

"Après l'affaire des blacks de l'équipe de France et les harkis, après avoir traité de nazi un pasteur de la Cimade, ces derniers propos aux relents nauséabonds sont inadmissibles", a dit à l'AFP Jean-Louis Roumégas, porte-parole national des Verts et tête de liste Europe-Ecologie en Languedoc-Roussillon.

Le député PS de Seine-Maritime et ancien Premier ministre Laurent Fabius avait affirmé fin décembre qu'il n'était "pas sûr" de voter pour les listes de Georges Frêche s'il était électeur en Languedoc-Roussillon, car "ses idées ne sont absolument pas les (s)iennes".

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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 19:40
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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 12:44
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22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 14:29

Pierre Fugain aura été de tous les combats. Sa vie se confond avec les grandes luttes du XXème siècle : la résistance, l’anti-colonialisme, le rejet du fascisme et de l’extrême droite, mais aussi le combat pour l’émancipation des femmes par la reconnaissance du droit à l’avortement et à la contraception.

Mobilisé en 1940 à l’âge de 19 ans, sa vie sera à jamais marquée par sa volonté de ne « jamais se laisser bouffer sa liberté ». Cette liberté, il l’exercera contre l’occupant nazi, mais aussi dès l’après-guerre, au coeur de Grenoble et du quartier populaire de Berriat en tant que médecin. Il continuera jusqu’à son dernier souffle d’être le résistant de 20 ans qui incarnait et rendait vivantes les valeurs de la République.

Pour nous, hommes et femmes de gauche, il est et restera le symbole du militant éternel, n’acceptant pas le repos tant que des injustices perdurent.

Ce sens aigu de la liberté, Pierre Fugain désirait plus que tout le transmettre aux jeunes générations. C’ est en restant fidèle à sa mémoire et ses combats que l’avenir ne reproduira pas les errances du passé.

Le Parti Socialiste salue aujourd’hui la mémoire d’un grand résistant et d’un grand homme. Nos plus sincères et profondes condoléances accompagnent sa famille, ses proches, tous ceux qui partageaient ses combats et le pleurent aujourd’hui.

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22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 11:48

Les députés socialistes ont adopté mardi en réunion de groupe
une déclaration fustigeant les attaques de ces derniers jours contre la direction du parti et criant "halte au feu".

"Le groupe des députés socialistes ne cautionnera pas dans son camp l'hallali du matin et les torpillages du soir contre notre parti",
peut-on lire dans ce texte adopté à l'unanimité par la soixantaine de députés présents, sur les 204 du groupe.
Les principaux auteurs de ces déclarations, Manuel Valls, Arnaud Montebourg ou Jack Lang, qui ne participe jamais aux réunions du groupe, étaient absents.

Le texte dénonce les "bourreaux des pleurs", "qui font du suicide collectif leur prière de tous les jours".
"Maintenant, ça suffit! Chacun est libre de son expression, de son ambition, de l'épanouissement de son talent. Mais pas sur le dos de ses propres amis, pas sur le dos de nos concitoyens qui doivent pouvoir adhérer à un véritable changement de politique", poursuit la déclaration.

"Chacun doit se souvenir qu'il doit son élection à la confiance des militants du Parti socialiste et de ses électeurs.
Halte au feu!  Notre combat collectif mérite mieux que les extravagances et le manque de sang-froid.

Notre combat doit être mené à gauche avec fierté, la tête haute et en dehors des cimetières.
Les Français peuvent compter sur les députés socialistes", conclut le texte. A
P

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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 20:42
Michèle Sabban, vice-présidente PS de la région Ile-de-France, avait réclamé un peu plus tôt lundi "une déclaration du parti" sur le député Julien Dray, soupçonné d'abus de confiance, car "dans ces cas-là, on a surtout besoin de ses amis, de sa famille".
"Si Martine [ndlr: Martine Aubry, première secrétaire] considère que Julien ne fait plus partie de la famille, c'est encore plus grave", a déclaré Michèle Sabban, proche de Dominique Strauss-Kahn,
interrogée par l'AFP.

Jurisprudence socialiste

Martine Aubry n'a fait aucun commentaire sur les soupçons qui pèsent sur Julien Dray, proche de Ségolène Royal. Le domicile parisien et le bureau du député de l'Essonne, ainsi que les sièges de l'organisation Fidl et des Parrains de SOS Racisme, ont été perquisitionnés vendredi dans le cadre d'une enquête préliminaire sur des mouvements de fonds suspects.
Le député PS Jean-Christophe Cambadélis a justifié lundi le silence de la direction du PS par le fait que "depuis 1982-83, les premiers secrétaires ont décidé de ne pas intervenir dans ce type d'affaires". Mais Michèle Sabban assure que "lorsqu'en 1995, quand Cambadélis avait eu ses problèmes (pour l'affaire Agos), Henri Emmanuelli, qui était alors Premier secrétaire, avait été le premier à l'appeler".

"Je n'accuse personne"

"Je n'accuse personne mais j'aurais pensé que Julien Dray aurait eu le soutien de sa famille politique, avec les pièces rapportées, les cousins germains, les grands mères, les grands pères...Est-ce que ça veut dire que nous ne sommes plus une famille?", s'est interroge la présidente de l'Assemblée des régions d'Europe.
"Quand Pierre Mauroy a eu ses problèmes, j'ai demandé un soutien au Bureau national", a fait valoir Michèle Sabban. "Hollande m'avait répondu 'nous allons le faire'", mais chacun à sa manière a déclaré son soutien à Mauroy. Je ne vois pas au nom de quoi Julien y aurait moins droit", a ajouté Michèle Sabban.
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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 15:54


Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, Mes chers collègues,

La motion de censure que je défends au nom du groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche (SRC) n’a pas pour objectif, je lève ce suspense, de renverser le Gouvernement - vous êtes rassurés - mais d’aborder les sujets de fond que vous ne nous avez pas permis d’aborder, en présence du président de la République, à Versailles.

Sachant, ce qui devrait faire réfléchir, qu’un grand quotidien économique, interrogeant ce matin les français pour savoir s’ils étaient oui ou non favorables à cette motion de censure, répondait : une majorité est favorable à la motion de censure des socialistes.

*

Monsieur le Premier Ministre, Vous monterez à la tribune au moment où vous le souhaiterez, vous nous expliquerez toute une série de choses.
Mais, suivant avec attention vos propos, je sais déjà que vous aurez probablement recours à un argument : celui de dire « C’est difficile, mais le coupable c’est la crise internationale ». C’est vrai que la crise internationale a une responsabilité fort importante. Mais je voudrais tout de suite, pour qu’il n’y ait pas d’ambigüité entre nous, vous renvoyer à vous-même. Au mois de septembre 2007, alors qu’il n’y avait aucune crise à l’horizon, vous exprimant à Calvi, vous disiez : « La France est en faillite ». Si ce n’était pas la crise, il faut bien qu’il y ait des responsables : vous étiez déjà au Gouvernement, et la droite avec vous depuis plus de 5 ans.

Je veux me situer sur le fond et partir évidemment de ce qui se produit en ce moment, c’est-à-dire à la fois une révolution dans le monde, et une crise.
La révolution dans le monde, pas besoin d’être long, tout le monde l’a à l’esprit : c’est la mondialisation, la révolution écologique, la révolution démocratique, le vieillissement. Tout cela, c’est vrai, modifie l’ordre des facteurs. A quoi s’ajoute la crise internationale, qui n’est pas un accident comme le disent certains, mais un enchaînement précis. Des exigences financières de rentabilité du capitalisme, sans commune mesure avec les possibilités de croissance de l’économie, conduisent à une baisse de la rémunération du travail par rapport au capital et à une augmentation des emprunts et de l’endettement. Un jour le château de cartes s’effondre, c’est ce qui s’est passé en 2008 et en 2009.

Par rapport à cela, permettez moi de vous le dire, beaucoup d’entre nous -et c’était aussi un commentaire de la presse- ont trouvé les propositions de Monsieur le Président de la République un peu courtes. A vrai dire, il y en a eu trois qui ont été retenues par les observateurs.

Première proposition : le grand emprunt. Il faut avoir les idées claires.

Ou bien ce grand emprunt a une finalité économique, et dans ce cas Monsieur le Premier Ministre, il faut que cet emprunt soit banalisé. Car aujourd’hui, malgré son endettement massif, la France emprunte à un taux qui n’est pas excessif. Vous confirmerez-nous que c’est bien un emprunt banal ? Mais s’il est banal, pourquoi une telle communication autour ? Et si cet emprunt est banal, et vise à couvrir des dépenses supplémentaires, alors est-ce que cela veut dire que vous admettez que votre plan de relance était insuffisant ? Mais alors aussi, n’amputez pas les ressources des collectivités locales, responsables de 75 % des investissements civils ! Et dites comment vous financerez.

Ou bien ce grand emprunt est essentiellement à vocation publicitaire. Alors cela coûtera beaucoup plus cher. Cela portera le nom du Président de la République. Et ce sera proposé quelques jours avant les élections régionales.

Je crains fort que dans le choix qui s’opère, ce soit vers le deuxième terme que votre inclination vous porte. Nous vous entendrons avec intérêt sur ce point. Cette première piste, en tout cas, n’est pas à la hauteur du défi.

La deuxième mesure, c’est l’annonce que l’âge de la retraite va être reculé. M. Hortefeux a même envisagé : « La retraite à 67 ans ». Si c’est cela votre réponse à la crise, vous passez complètement à coté de la question. Porter l’âge de la retraite à 67 ans alors même qu’en France, la plupart des salariés sortent de l’entreprise à 52, 54, 58 ans, cela veut dire diminuer les retraites. Cela, nous ne l’accepterons pas. Il y a d’autres paramètres sur lesquels il faut jouer - pénibilité, espérance de vie, etc.

L’annonce de la généralisation du travail le dimanche. Là non plus, ce n’est pas une solution. Puis il y a eu tous ces discours généreux, l’un d’entre eux tenu devant l’organisation internationale du travail (OIT). Lorsque le Président s’exprime à l’étranger sur les questions sociales, il parle impeccablement à gauche. Mais lorsqu’il agit sur le sol national, il agit toujours à droite. Cela, nous ne l’acceptons pas non plus.

Il y eut enfin une troisième proposition dans la déclaration de Monsieur le Président de la République, qui est passée inaperçue mais qui est très importante. Elle concerne le scrutin territorial. On nous a dit : il va y a voir une réforme territoriale -vous allez peut-être la préciser. Nous ne sommes pas ennemis d’une réforme. Mais il s’agit de manipuler le scrutin territorial pour faire en sorte que des Départements et des Régions de gauche soient gérés par la droite, alors cela non plus, nous ne l’accepterons pas.

Il ne s’agit pas d’un procès d’intention. Lorsque j’examine le découpage électoral législatif que vous proposez, et j’aimerais vous entendre sur ce point, les spécialistes nous indiquent qu’il y a un véritable déni de démocratie. Dans ce découpage, il suffirait à ce coté de l’hémicycle (la droite) d’obtenir 49% des voix pour avoir pour 51% des sièges !

La réalité qui accompagne votre gouvernement est simple : le chômage : 2000 chômeurs de plus par jour. 700 000 à 800 000 de plus à la fin de l’année. Le commerce extérieur, clé de la compétitivité : en 2006 -pas question de crise- 20 milliards de déficit. 2007, pas question de crise : 40 milliards de déficit. 2008, pas question de crise : 55 milliards de déficit. Voilà la réalité de votre politique.

A quoi j’ajoute l’endettement. Monsieur Séguin, qui n’est pas suspect de partialité, disait qu’avec tout l’endettement que vous avez accumulé, la France devra rembourser cette année plus que le produit de l’impôt sur le revenu. Monsieur Sarkozy s’est fait élire comme le Président du pouvoir d’achat ; aux yeux des Français, c’est aujourd’hui Monsieur chômage et Monsieur déficits.

*

Monsieur le Premier Ministre, mes chers collègues, on nous demande des propositions, en voilà quelques-unes.

A court terme, nous vous demandons de suspendre le bouclier fiscal dont Monsieur Goulard, avec honnêteté, a précisé hier que pour les 100 premiers bénéficiaires, à la tête d’un patrimoine de plus de 15 millions d’Euros, cela représente un chèque annuel du Trésor Public à leur égard de plus d’un million d’Euros. C’était inacceptable en période habituelle, cela devient scandaleux en période de crise

Deuxième mesure : nous vous proposons de suspendre les dizaines de milliers de suppressions d’emploi public auxquelles vous vous apprêtez à procéder. Vous dites : « Mon idéal, le cœur de mon action, c’est l’emploi, c’est l’avenir », alors que dans l’Education Nationale, clé de l’avenir, vous allez supprimer plus de plus de 10 000 postes à nouveau.

Enfin nous vous demandons en urgence d’allonger l’indemnisation, pas seulement pour les CDI qui ont fait l’objet d’une mesure bienvenue, mais aussi pour les travailleurs précaires, pour les CDD. Il y a là des centaines de milliers d’hommes et de femmes qui n’auront rien si l’on ne change pas la donne.

Bien sûr il faut une vision plus générale. Qui passe d’abord, Monsieur le Premier Ministre, par une croissance solidaire. Qu’entends-je par là ? Nous avons voté avec vous le Grenelle de l’Environnement. Nous attendons son application.

Nous savons tous, dans nos circonscriptions, qu’il y a besoin de transports publics, nous les proposons. Mais les crédits n’arrivent pas. Nous proposons d’améliorer le logement, y compris les logements existants. Mais les crédits n’arrivent pas. Nous proposons d’encourager l’innovation et la recherche. Mais les crédits sont insuffisants.

Nous proposons que les recettes soient au rendez-vous. C’est pourquoi nous vous demandons de revenir sur un certain nombre de mesures iniques que vous avez prises : par exemple, toute une série de niches fiscales et sociales qui ne se justifient pas. Les stock-options : aujourd’hui, il faut les réserver aux entreprises nouvelles. Nous proposons, comme le demande l’ensemble des organisations syndicales, que les exonérations de cotisations sociales pour les entreprises, en particulier les PME, soient subordonnées à la conclusion d’accords salariaux. Enfin, d’une façon plus générale, nous proposons de rerevenir sur l’injustice fiscale.

Monsieur le Premier Ministre, nous vous demandons aussi de respecter pleinement la démocratie. Car il y a un lien entre tout cela : l’égoprésidence. Respecter la démocratie, cela veut dire respecter la démocratie parlementaire. Nous proposons de respecter la démocratie référendaire : Monsieur le Premier Ministre, nous voudrions savoir quand va sortir le texte qui permettra à la population, appuyée par les députés, d’initier un référendum d’initiative populaire ? Nous vous prévenons d’ores et déjà, le premier référendum, si vous rendez cette initiative possible, aura pour objet de contrer la privatisation de La Poste qui est une iniquité et un danger. Respect de la démocratie en ce qui concerne les medias. Nous proposons l’égalité médiatique entre la majorité et l’opposition. Respect de la démocratie en matière judiciaire : nous proposons que le Président de la République se mette enfin à suivre les avis du Conseil Supérieur de la Magistrature. Respect de la démocratie sociale, en consultant, alors que vous ne l’avez pas fait concernant le travail le dimanche, les organisations syndicales. En faisant en sorte, par exemple, comme nous le proposons, que dans les comités de rémunération figurent désormais des représentants des salariés.

Nous proposons en même temps une vision nouvelle de l’Europe. Les élections européennes ont été favorables pour vous et pour les écologistes. Elles ont été défavorables pour le Parti socialiste. Elles ont surtout été favorables à l’abstention. Cela veut dire que nos concitoyens souhaitent une Europe différente, une Europe plus démocratique, plus écologique, plus sociale. Nous vous proposons d’agir pour qu’une Directive européenne empêche qu’on privatise le service public, pour qu’il y ait davantage de coopérations renforcées en matière de recherche ou encore d’énergie. En matière de défense, j’ai encore le souvenir, m’exprimant à cette tribune à propos de la réintégration dans le commandement intégré de l’OTAN, qu’on nous avait dit : « Il va y avoir plus de défense européenne ». Nous n’en voyons pas le début du début.

Nous proposons aussi un véritable « Europlan » de cet Eurogroupe dont nous souhaitons qu’il soit renforcé. Car la grande question qui se pose, chers collègues, c’est de savoir si le siècle qui s’est ouvert sera dominé par la Chine, par l’Amérique, par les deux, ou si l’Europe, comme nous le souhaitons, aura sa place, défendant à la fois ses valeurs et les pays qui la composent, au premier rang desquels, la France.

*

Monsieur le Président,

Je conclus par deux observations simples.
J’ai dit, en commençant ce propos, que les Français, dans leur majorité, soutiennent le principe de cette motion de censure.
Pourquoi ? Tout simplement parce que nos compatriotes voient avec beaucoup d’inquiétude, et nous la partageons, les inégalités croître, la jeunesse sans perspectives, les difficultés de l’emploi, les difficultés de pouvoir d’achat. Et ils n’ont pas le sentiment que les décisions que vous prenez permettront de lever ces difficultés. D’où une défiance, qui s’adresse sans doute à l’ensemble des formations politiques, mais en particulier à votre Gouvernement.

Deuxième observation : on attend d’un Gouvernement qu’il sache faire face au présent et prépare l’avenir.
Or la raison pour laquelle les Français ne vous font pas confiance est qu’ils ont le sentiment que vous ne tirez pas vraiment les leçons de la crise, que les choses n’ont pas changé dans le bon sens. Les banquiers continuent de ne pas prêter assez aux PME. Les financiers continuent de s’octroyer des rémunérations inacceptables. Les jeunes, les chercheurs, les créateurs, continuent à ne pas se voir proposer de perspectives. Les agriculteurs continuent d’être pénalisés, en particulier dans le domaine du lait. Les commerçants continuent à se faire pénaliser par les grandes surfaces. Les serviteurs des collectivités publiques et les élus continuent d’être stigmatisés.

D’une façon générale, on n’a pas le sentiment que les problèmes de la France pour aujourd’hui et pour demain soient pris à bras le corps comme ils devraient l’être.

Nous savons que gouverner c’est difficile. Mais nous savons aussi que la France a besoin de changement. C’est dans cet esprit de changement et de rassemblement que nous travaillons. Voila pourquoi Monsieur le Premier Ministre, mes chers collègues, au nom du groupe SRC et en application de l’article 49 alinéa 2 de la Constitution, j’ai l’honneur de vous demander de censurer la politique économique et sociale du Président et du Gouvernement.

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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 11:18
Aubry met en demeure Valls de taire ses critiques ou de quitter le PS

La première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry a sommé le député de l'Essonne Manuel Valls de cesser ses critiques à l'encontre du parti, sans quoi elle lui demande de quitter le PS, dans un courrier dont une copie a été transmise mercredi à l'AFP.

 

Voici la lettre écrite par Martine Aubry (quelques pasages):

 

"Mon cher Manuel, s'il s'agit pour toi de tirer la sonnette d'alarme par rapport à un parti auquel tu tiens, alors tu dois cesser ces propos publics et apporter en notre sein tes idées et ton engagement",

"Si les propos que tu exprimes reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences et quitter le Parti socialiste", poursuit-elle.

Manuel Valls, candidat déclaré à d'éventuelles primaires au PS pour la présidentielle de 2012, multiplie les critiques à l'encontre du mouvement.

"Il n'y a pas un jour, mon cher Manuel, où tu n'expliques aux médias que notre parti est en crise profonde, qu'il va disparaître et qu'il ne mérite pas de se redresser. Paradoxalement, tu t'appuies sur nos règles collectives pour appeler à +l'insurrection militante+", lui reproche notamment Martine Aubry.

"S'engager dans un parti, c'est un acte d'adhésion à des valeurs et des pratiques communes, mais c'est aussi - qui plus est dans un parti démocratique comme le nôtre -, accepter de débattre en son sein, d'y apporter ses idées et ses réflexions, et lorsque la décision est prise de la respecter et la porter dans l'opinion", écrit-elle.

"On ne peut utiliser un parti pour obtenir des mandats et des succès, en s'appuyant sur la force et la légitimité d'une organisation collective, et s'en affranchir pour exister dans les médias à des fins de promotion personnelle", poursuit encore la première secrétaire du PS.

Au terme du courrier, dans lequel elle se livre aussi à la défense de son action depuis son arrivée à la tête du PS à la fin 2008, Martine Aubry adresse à Manuel Valls une mise en demeure particulièrement claire: "c'est un moment de vérité. Je te demande de me faire part de ton choix dans les jours qui viennent, et d'en assumer toutes les conséquences pour l'avenir".

 

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13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 12:56
Copie de la lettre adressée à Jean-Michel Baylet, Marie-George Buffet, Jean-Pierre Chevènement, Cécile Duflot, Jean Luc Mélenchon et Daniel Cohn-Bendit

Paris, le 7 juillet 2009

La situation du pays est grave. Il est traversé par une crise profonde. Profonde dans l’ampleur des dégâts sur les vies humaines : la montée du chômage, l’explosion des inégalités et de la précarité sont terribles. Profonde aussi dans sa signification. Cette crise est celle d’un système qui impose la rentabilité à court terme, l’accumulation de biens matériels et d’argent comme principes majeurs de la société. C’est aussi un modèle de société qui oppose les hommes et les territoires et détruit la planète.

Pourtant la droite, aujourd’hui emmenée par Nicolas Sarkozy qui fait sienne cette idéologie néolibérale, n’a pas été sanctionnée dans les urnes.

En cela, le résultat des dernières élections est un nouvel échec pour les forces de progrès, même si les résultats individuels ont été contrastés. Nous réunissons plus de voix que la droite mais nous apparaissons collectivement comme les perdants du scrutin du 7 juin. Et si certains partis de gauche se détachent à telle ou telle élection, nous sommes incapables de transformer notre force collective en alternative politique à la droite.

Pour gagner, nous devons surmonter les divisions de nos mouvements et ou de nos partis. Nous devons changer. Nous devons, d’une seule voix, convaincre les Français que nous incarnons, ensemble, une alternative solide et durable pour bâtir un autre modèle de développement, un nouveau modèle de société, un nouveau monde.

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai appelé de mes voeux une nouvelle démarche de rassemblement à gauche. Une « Maison commune » ouverte à tous les chemins que nous pouvons emprunter ensemble. Le Parti Socialiste aborde cette démarche sans préalable. Les formes que doit prendre cette démarche sont à inventer collectivement.

Bien sûr, nos partis et nos mouvements représentent tous une histoire particulière, des valeurs et des projets qui leur donnent une légitimité politique. Les enjeux changent, les solutions de demain ne sont pas celles d’hier, mais les valeurs et les combats menés demeurent notre socle commun.

Le Parti Socialiste est né des rapports entre capital et travail dans l’entreprise. Il a su unir, à force de luttes, l’aspiration à la justice sociale et l’attachement aux libertés. Il a apporté une puissante contribution à l’établissement de la protection sociale. Ces combats sont plus que jamais d’actualité. Mais, ils sont perdus s’ils ne prennent pas compte les nouveaux impératifs de notre société : la mondialisation, la société numérique, les chocs démographiques et écologiques.

Ces évolutions - pensées et régulées - peuvent être positives. Aujourd’hui, elles sont créatrices de nouvelles formes d’inégalités. Et si l’écologie politique a reçu un écho favorable lors des dernières élections, c’est aussi parce que les hommes comprennent l’urgence environnementale. Ils perçoivent ces enjeux environnementaux comme une nouvelle ligne de fracture entre ceux qui peuvent résister, se protéger et ceux qui, déjà, subissent la dégradation de la planète. Ils veulent qu’on pense aux générations futures.

Tous ensemble, nous devons relever les nouveaux défis de cette société exsangue. Nous aspirons à une société post-productiviste fondée sur une croissance sélective, sobre, socialement responsable et post-matérialiste portant le bien être, l’émancipation de chacun, le soin et le respect de l’autre.

Nous pouvons répondre aux aspirations des Français si nous sommes résolus à mettre en commun nos analyses, à partager nos perspectives et à proposer des solutions pour préparer un autre avenir.

Cela suppose que nous acceptions tous de réévaluer nos certitudes pour dégager ensemble les bases d’une politique alternative. Le Parti socialiste y est prêt.

Clairement, notre objectif est de participer à l’élaboration d’un projet commun de la gauche en 2012, mais aussi de mettre en oeuvre une stratégie politique électorale commune pour l’emporter. Nous pensons que la « maison commune » doit accueillir tous les citoyens qui se reconnaissent dans cette démarche de changement.

Nous avons déjà eu les uns et les autres des contacts informels. Je vous propose que nous entrions de plain-pied collectivement dans cette démarche. N’oublions pas que c’est toujours en étant unis que nous avons connus nos plus belles victoires au service de nos concitoyens, en 1936, en 1981 et en 1997, mais aussi récemment nos plus belles victoires locales.

Nous devons accorder à ce dialogue tout le sérieux nécessaire en nous donnant le temps qu’il faut, mais sans en perdre : pour nous, notre rassemblement doit s’engager dès les élections régionales. Elles sont un enjeu majeur pour la gauche, le Parti socialiste est prêt à travailler dans chaque région avec l’ensemble des partis de gauche et les écologistes, sur un projet commun et une réflexion commune sur notre stratégie électorale.

Au-delà, ce rassemblement pourrait se décliner sous la forme d’initiatives communes, par exemple sur la question de l’emploi à la rentrée -qui va être sans doute la plus difficile jamais connue particulièrement pour les 650 000 sortants du système scolaire- ou à l’automne sur le climat dans la perspective du sommet de Copenhague. Nous pourrions aussi décider du principe de ripostes communes aux atteintes contre les droits sociaux, et les libertés publiques ou locales.

Les hommes et les femmes que nous représentons réclament l’unité. Ils ont raison et la crise qu’ils subissent nous crée plus que jamais des obligations. Nous devons marquer notre volonté de changer la donne politique. Pour inventer et porter ensemble un autre modèle de société, fondé sur nos valeurs de progrès, de justice sociale, de solidarité et de préservation des équilibres écologiques et des libertés collectives. Voilà pourquoi je vous propose de nous rencontrer au   plus tôt selon les formes dont nous pourrons convenir.

Je sais le chemin du rassemblement exigeant mais je m’y engage pleine d’espoir et d’optimisme, consciente de notre responsabilité historique et de l’attente populaire.

Avec mes sentiments amicaux,

 

Martine Aubry

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